La fresque de l’abside est l’oeuvre de Paul BALZE (1815-1884) ; elle a été peinte de 1859 à 1861, dans l’esprit du renouveau religieux du XIXème siècle s’inspirant d’un retour aux sources artistiques du Moyen Age. Comme Ingres dont il était l’élève, l’artiste est influencé par les chefs d’oeuvre de la Renaissance italienne.
Au centre, le Couronnement de Marie.
Dans l’inscription qui domine la fresque, le Christ élève sa sainte Mère au-dessus du choeur des anges. (Exaltata es sancta Dei genitrix super choros angelorum).
Marie est représentée assise à la place d’honneur, à la droite de son Fils, en présence du Saint Esprit. Les nuages sur lesquels ils reposent évoquent le ciel. Une « gloire » peuplée de têtes d’anges les entoure. On retrouve les couleurs traditionnelles des vêtements : pour la Vierge Marie, le rouge, symbole du sacrifice et le bleu évoquant le ciel ; pour le Christ, le blanc symbole de pureté.
De part et d’autre, moins importants que le Christ et sa Mère, figurent les deux saints très vénérés dès l’époque gauloise :
– à droite, le jeune saint Symphorien tenant la palme du martyre ; au-dessus de lui, un ange s’apprête à le couronner, tandis qu’un second déroule le phylactère où sont relatés ses mérites ; derrière lui mais renversé au sol, le trépied, objet du culte de la déesse Cybèle auquel il avait refusé de sacrifier.
– à gauche, sainte Geneviève représentée, en signe d’humilité, comme une simple bergère en vêtement de bure, gardant son troupeau avec l’aide de son chien sur les pentes du mont Valérien. Née à Nanterre au Vème siècle, fille de riches aristocrates gallo-romains, elle fut consacrée toute jeune au service de Dieu et des pauvres par saint Germain d’Auxerre. Elle est patronne de Paris pour en avoir, par sa prière et son jeûne, détourné les hordes d’Attila. Au-dessus d’elle, un ange porte la fleur de lys, symbole de sa virginité et une coupe d’où s’élèvent les volutes de l’encens ; un second ange accompagne la scène d’une musique harmonieuse en jouant de la harpe.
Au-dessous de la fresque principale, Paul Balze a représenté douze apôtres :
– au centre, saint Pierre avec ses clés et saint Paul avec son épée ;
– à la gauche de Paul : Jacques le Majeur, Barthélémy, Philippe, Matthias et Thadée ;
– à la droite de Pierre : André, Thomas, Barnabé, Simon et Jacques le Mineur.
Matthias a remplacé le traître Judas ; les apôtres Jean et Matthieu, qui sont représentés sur la chaire, ont ici cédé leur place à Paul et Barnabé.
Encadrant cette dernière fresque, deux panneaux symétriques présentent des symboles qui expriment le lien étroit entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Ce sont de bas en haut : la création du monde, l’arche de Noé, les instruments du culte judaïque, l’arche d’alliance, le chandelier à sept branches, les tables de la Loi et les rameaux d’olivier, les clés de saint Pierre et la croix.